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L'électronique, une science qui nous entoure au quotidien. Découvrons ensemble les bases de cette technologie qui anime notre monde.
L'électronique, c'est simple quand on sait comment s'y prendre. Découvrez nos conseils et astuces pour réussir vos projets.
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13/12/2025
Imaginez la scène. Nous sommes en 1858. L’humanité vient de réaliser l’impossible : relier l’Europe et l’Amérique par un câble télégraphique posé au fond de l’océan Atlantique. C’est l’équivalent victorien de l’atterrissage sur la Lune. La Reine Victoria envoie un message au Président Buchanan. Le monde exulte.
Sauf que... le message met 17 heures à arriver. 17 heures pour 98 mots.
C’est là qu’intervient Wildman Whitehouse. Médecin de formation, ingénieur improvisé et, disons-le, un homme qui croyait que la force brute résolvait tout. Son raisonnement ? "Le signal est faible à l'arrivée ? C'est qu'on ne pousse pas assez fort au départ !"
Au lieu d'écouter Lord Kelvin, le physicien de génie qui prônait la délicatesse, Whitehouse a branché des bobines d'induction massives. Il a injecté 2000 Volts dans le câble.
Le résultat ? Le câble a fonctionné quelques heures, puis s'est tu à jamais. Grillé.
Aujourd'hui, en tant que votre conteur d'électronique à Aix-en-Provence, je vous invite à revisiter ce fiasco historique. Non pas pour nous moquer, mais parce qu'il illustre parfaitement une erreur que je vois encore trop souvent dans la conception moderne : sacrifier l'intégrité du signal au profit de la puissance.
Entrez dans le musée, nous allons voir ce qui s'est passé sous l'eau.
Pour comprendre pourquoi ce câble a fondu, retournons dans notre Musée de l'Électronique.
Imaginez que le câble transatlantique n'est pas un fil de cuivre, mais une interminable galerie souterraine reliant l'Europe aux États-Unis. C'est un couloir très long, très étroit, entouré par l'océan.
Le problème de Lord Kelvin : Le couloir (La Capacité)
Dans cette galerie, les visiteurs (le Courant I) doivent porter des messages. Mais il y a un problème structurel : le couloir est truffé de petites alcôves et de bancs (le Condensateur C).
Rappelez-vous : dans notre musée, le condensateur est un sas d'attente. Ici, tout le long du câble, c'est comme si nous avions des milliers de petits sas. Quand les premiers visiteurs entrent, ils ne foncent pas vers la sortie. Ils s'arrêtent dans les alcôves, ils remplissent les bancs. Le flux est "lissé", ralenti. À la sortie (aux USA), les messagers arrivent au compte-gouttes, de manière désordonnée. Le message est flou.
C'est ce que Lord Kelvin avait compris : le câble agit comme un condensateur géant qui "étale" le signal.
La solution de Whitehouse : L'émeute (La Haute Tension)
Whitehouse, voyant que les visiteurs arrivaient trop lentement à son goût, a commis l'irréparable.
La Tension (V), c'est l'enthousiasme ou l'agitation de la foule. Whitehouse s'est dit : "Si je les rends hystériques, ils courront plus vite !" Il a donc chauffé la foule à blanc. Au lieu d'envoyer des visiteurs calmes et disciplinés (basse tension), il a propulsé dans le couloir une foule en délire, hurlant et se bousculant avec une énergie de 2000 Volts.
La Catastrophe : Les murs cèdent
Le problème, c'est que les murs de notre galerie (l'isolant en gutta-percha) ont une limite de résistance à la pression. La foule était tellement surexcitée, se plaquant si violemment contre les parois dans sa course folle, que les murs ont fini par craquer. Une brèche s'est ouverte. L'eau de l'océan s'est engouffrée dans la galerie. Les visiteurs, au lieu d'aller en Amérique, ont été emportés par l'eau (le court-circuit). La galerie est devenue inondée et impraticable.
C'est exactement ce qui est arrivé au câble : l'isolant a fondu sous la "pression" électrique, créant un chemin direct vers la mer (la terre).
Sortons du musée pour analyser cela sur votre plan de travail. Ce désastre illustre deux concepts fondamentaux pour vos conceptions PCB ou câblage.
Le câble de 1858 était un cas d'école de ligne de transmission non maîtrisée. Un câble coaxial (âme en cuivre + isolant + eau de mer conductrice) crée une capacité répartie importante tout le long de la ligne.
Cette capacité, couplée à la résistance du cuivre, forme un filtre passe-bas géant (RC). Cela provoque une distorsion de phase et une atténuation des hautes fréquences. Les fronts montants de vos signaux numériques (ou télégraphiques) s'arrondissent, rendant les "points" et les "traits" indiscernables à l'arrivée. C'est l'Intersymbol Interference (ISI).
L'erreur de Whitehouse a été d'ignorer la rigidité diélectrique de la gutta-percha (l'isolant de l'époque). Tout isolant possède une tension de claquage. Si le champ électrique E (en Volts/mètre) dépasse la capacité du matériau à retenir ses électrons, le matériau devient subitement conducteur. Un arc électrique se forme, carbonisant l'isolant.
En passant de quelques dizaines de volts à 2000V, Whitehouse a dépassé ce seuil critique. Il a transformé le condensateur en résistance pure (court-circuit).
Que vous conceviez un objet connecté à Aix-en-Provence ou un système industriel, retenez la leçon de 1858 :
Et vous ?
Avez-vous déjà vu un projet partir en fumée (littéralement ou figurativement) parce que quelqu'un a voulu "mettre plus de watts" pour résoudre un problème de subtilité ?
Si vous avez un doute sur l'intégrité du signal de votre dernier prototype ou si vous voulez éviter de reproduire l'erreur de Whitehouse sur votre prochain PCB, discutons-en.
Je suis basé à Aix-en-Provence, et mon multimètre est toujours prêt.
07/12/2025
La polémique a fait le tour du web tech : des cartes graphiques à plus de 2000€, fleurons de la technologie (les fameuses RTX 4090), qui finissent avec un connecteur d'alimentation fondu, voire calciné. Au-delà du "bad buzz" pour le fabricant, c'est un cas d'école fascinant pour nous, concepteurs électroniques.
Cela nous rappelle une règle physique cruelle mais inévitable : la miniaturisation a ses limites face à la puissance brute.
Aujourd'hui, nous allons décortiquer ce phénomène. Pourquoi ce tout petit connecteur a-t-il échoué là où de plus gros tenaient le coup ? Pour le comprendre, quittons l'atelier et retournons dans notre Musée de l'Électronique.
Imaginez que votre carte graphique est une immense salle d'exposition très populaire. L'exposition touche à sa fin, c'est l'heure de la fermeture. La foule (le courant électrique) doit quitter les lieux pour retourner vers la centrale (l'alimentation).
Pour évacuer cette salle, nous avons une demande massive. Imaginez une foule de 600 Watt, soit des milliers de visiteurs qui courent, pressés et pleins d'énergie.
La foule arrive lancée à pleine vitesse sur dans le couloir. Soudain, tout ce monde doit s'engouffrer simultanément sur ce petit pont de bois.
C'est l'embouteillage immédiat. La densité de foule au mètre carré explose. Les visiteurs sont écrasés les uns contre les autres. Ça joue des coudes, ça frotte violemment contre les rambardes. Dans notre musée électronique, cette friction des corps génère de la chaleur. Beaucoup de chaleur.
Si le pont était large (comme les anciens connecteurs 8-pins multiples), la foule passerait de manière fluide. Mais ici, le pont est si étroit que la friction devient insupportable.
C'est exactement ce qui arrive à votre connecteur : le plastique (le pont) fond sous l'action des électrons (la foule) trop serrés.
Sortons du musée pour revenir sur notre banc de test à Aix-en-Provence. Ce "crash" du connecteur 12VHPWR est une illustration parfaite de deux concepts : la densité de courant et la résistance de contact.
Le connecteur 12VHPWR doit faire passer jusqu'à 600 Watts. Sous une tension de 12 Volts, cela représente un courant massif :

Faire passer 50 Ampères (même divisés sur plusieurs broches) dans un connecteur dont le pas (l'espace entre les broches) est minuscule, c'est demander à une paille de faire office de lance à incendie.
C'est ici que la physique devient impitoyable. La chaleur générée par le passage du courant est dictée par la Loi de Joule :

Notez bien le carré sur le courant. Cela signifie que si vous doublez le courant, vous ne doublez pas la chaleur, vous la quadruplez. Avec 50A qui circulent, la moindre petite Résistance (R) dans le circuit va générer une puissance thermique énorme.
Dans un monde parfait, la résistance du connecteur est quasi nulle. Mais dans la réalité, si le connecteur est :
... la surface de contact entre la broche mâle et la broche femelle diminue. Qui dit surface réduite, dit augmentation de la Résistance (R).
Reprenons notre formule. Avec un courant I énorme et une résistance R qui augmente soudainement à cause d'un mauvais contact, la chaleur (P) monte en flèche localement. Le plastique (souvent du Nylon 66) atteint son point de fusion autour de 260°C. Si la dissipation thermique n'est pas suffisante (et elle ne peut pas l'être sur un si petit volume), le connecteur fond.
En tant que concepteurs de produits électroniques, nous sommes constamment tiraillés entre deux mondes :
L'affaire du 12VHPWR nous rappelle qu'il ne faut jamais négliger le Derating (la marge de sécurité). Si un connecteur est théoriquement capable de passer 50A, l'utiliser à 50A en permanence dans un environnement chaud (l'intérieur d'un PC) est risqué.
Les bonnes pratiques pour vos prochains designs IoT ou Power :
Pour revenir à notre musée, si vous attendez une foule immense, ne construisez pas une passerelle de fortune. Construisez un viaduc.
En électronique, c'est pareil. Le connecteur est souvent la pièce la moins chère de la nomenclature (BOM), mais c'est le point de défaillance critique. Mieux vaut un connecteur un peu plus gros et "moche" qui reste froid, qu'un connecteur minuscule et élégant qui transforme votre PCB en barbecue.
C'est avec cette philosophie de robustesse que nous concevons vos cartes électroniques ici, chez D4U blog à Aix-en-Provence. Nous aimons la chaleur du sud, mais seulement celle du soleil, pas celle de vos composants !
Et vous, dans vos conceptions, vous êtes plutôt "Team Miniaturisation à tout prix" ou "Team Gros Connecteurs Robustes" ? Racontez-moi vos pires cauchemars de connectique en commentaire !
30/11/2025
Dans le monde de la conception électronique, la tentation est grande. Les datasheets regorgent de "Reference Designs", GitHub déborde de bibliothèques prêtes à l'emploi, et les forums d'entraide offrent des solutions clés en main.
Pourquoi réinventer la roue ?
Pourquoi passer trois jours à calculer une boucle de régulation quand un schéma "qui marche" est disponible en un clic ?
La réponse est brutale : Parce qu'en ingénierie, ce qui n'est pas compris est une bombe à retardement.
Aujourd'hui, nous allons explorer pourquoi l'imitation servile, le "Cargo Cult Engineering", est l'ennemi de la fiabilité. Nous allons visiter trois salles de notre Musée de l'Électronique pour voir ce qui se passe quand l'architecte copie les plans sans étudier les fondations.
Commençons par l'exemple le plus célèbre, celui que vous avez peut-être déjà croisé sur mon LinkedIn : la grande débâcle des années 2000.
Au début du millénaire, des millions d'ordinateurs (Dell, HP, Apple) ont commencé à mourir prématurément.
La cause ?
Des condensateurs électrolytiques qui gonflaient et fuyaient sur les cartes mères.
La racine du mal ?
Un vol industriel raté. Une formule d'électrolyte avait été dérobée, mais les voleurs avaient oublié un ingrédient clé : le stabilisateur.
Visualisons cela dans notre musée.
L'ingénieur expert a conçu un sas avec des murs capables de s'étirer légèrement sous la pression, mais il a ajouté des poutres de renfort invisibles (le stabilisateur chimique) pour empêcher les murs de craquer.
L'ingénieur "copieur" a volé les plans. Il a vu les murs, la forme, la couleur. Il a construit le même sas. Mais il n'a pas vu les poutres de renfort à l'intérieur du béton. Lorsque la foule (le courant) s'est pressée dans le sas, l'activité a généré de la chaleur (l'hydrogène gazeux dans la réalité).
L'électrolyte volé, sans son additif, réagissait avec l'aluminium du condensateur, créant de l'hydrogène. La pression interne montait jusqu'à faire éclater le boîtier (le "venting"). La leçon : Une liste d'ingrédients (BOM) n'est pas une recette.
Si vous ne savez pas pourquoi un composant est là, vous ne saurez pas le remplacer correctement en cas de pénurie.
Prenons un autre exemple classique. Vous devez intégrer une alimentation à découpage (DC/DC Buck Converter). Vous prenez le schéma exact de la datasheet du fabricant. Mêmes valeurs, mêmes références. Vous le posez sur votre PCB. Au premier test : le système est instable, le microcontrôleur reboote aléatoirement et la carte échoue aux tests de certification CEM (Compatibilité Électromagnétique).
Pourquoi ? Vous avez copié le schéma, mais vous avez ignoré la géométrie.
Dans le design de référence (celui de l'expert), le chemin de retour de la porte battante vers la sortie est court et large. Les vibrations de la porte ne gênent personne.
Dans votre copie, vous avez placé les composants aux mêmes endroits sur le schéma, mais sur le plan du musée (le PCB), vous avez forcé la foule qui sort de la porte battante à traverser la salle de lecture calme (votre section analogique sensible) pour rejoindre la sortie.
La foule excitée et vibrante traverse la bibliothèque en courant. Résultat : impossible de lire un livre (lire un signal capteur propre). Le musée devient un chaos.
C'est le problème des boucles de courant. En électronique rapide, le chemin du courant de retour est critique. Copier le schéma électrique ne suffit pas ; il faut comprendre le chemin physique du courant (Current Return Path). Une piste de masse mal routée crée une inductance parasite qui rayonne du bruit sur toute la carte.
La leçon : Le schéma n'est que la théorie. Le routage (layout) est la réalité physique. Copier l'un sans maîtriser l'autre est inutile.
Passons brièvement au firmware embarqué. Vous trouvez un code sur un forum pour lire un capteur. Il contient une ligne mystérieuse : delay_ms(15); // Don't remove this, needed for sensor Vous copiez. Ça marche. Deux ans plus tard, vous changez de microcontrôleur pour un modèle plus rapide. Tout plante.
Le code original a été écrit pour un vieux guide un peu lent, qui mettait du temps à marcher d'une salle à l'autre. La pause de 15 minutes était synchronisée avec l'ouverture d'une porte automatique lente. Votre nouveau guide (nouveau processeur) est un athlète olympique. Il fait tout très vite. Mais il est obligé d'attendre 15 minutes bêtement devant une porte déjà ouverte, ou pire, la synchronisation est perdue car la pause était basée sur la vitesse d'exécution de l'ancien guide, pas sur le temps réel.
C'est ce qu'on appelle les "Magic Numbers" ou la programmation par superstition. Ce délai de 15ms compensait peut-être une capacité parasite spécifique sur le circuit imprimé de l'auteur original, ou un temps de settling (stabilisation) d'un amplificateur opérationnel lent. En changeant le hardware (le musée), cette contrainte a peut-être disparu, ou empiré. En copiant aveuglément, vous avez introduit une latence inutile ou une bombe à retardement de synchronisation.
L'ingénierie, ce n'est pas l'art d'assembler des briques existantes. C'est l'art de comprendre les forces qui s'exercent sur ces briques.
Copier fait gagner du temps aujourd'hui. Comprendre fait gagner du temps pour toujours.
Lorsque nous concevons un système électronique, nous ne nous contentons pas de coller des composants qui "devraient marcher ensemble". Nous simulons la foule dans le musée. Nous anticipons les goulots d'étranglement (résistances thermiques), nous prévoyons les bousculades (pics de tension) et nous solidifions les murs (protections ESD).
Et vous ? Avez-vous déjà hérité d'un projet "Frankenstein", constitué de morceaux de codes et de schémas glanés sur le web, impossible à maintenir ?
Je suis basé à Aix-en-Provence. Si vous avez besoin d'un partenaire qui regarde au-delà de la datasheet et conçoit des systèmes robustes et compris de A à Z, discutons de votre projet autour d'un café.
D4U blog – Votre conteur d'électronique. Donnons du sens à vos électrons.
23/11/2025
C’est le grand final.
Notre signal a traversé le monde réel, a été amplifié, nettoyé, et notre composant ADC (Convertisseur Analogique-Numérique) vient de le transformer en une longue liste de chiffres binaires. On a tendance à pousser un soupir de soulagement à cette étape. "C'est bon, c'est du numérique, c'est propre."
Erreur.
La donnée brute est un piège. C'est comme si votre ADC avait pris une photo haute définition d'une place de marché bondée un jour de grande affluence, alors que vous ne cherchez qu'une seule chose précise. Si vous donnez cette photo telle quelle à votre système, il est perdu. Il y a trop d'informations. Il y a ce que l'on veut voir... et tout le reste.
Imaginez que la mission de votre microcontrôleur est simple : Trouver la voiture rouge.
Mais sur la photo que l'ADC lui envoie, il n'y a pas que la voiture. Il y a un bus bleu qui passe devant (signal parasite basse fréquence), des bâtiments immenses (composante continue/offset), des gens qui discutent en terrasse, et des pigeons qui volent partout (bruit haute fréquence).
Ces éléments ne sont pas "mauvais" en soi. Ce n'est pas de la "neige" télévisuelle. C'est de l'information réelle, mais pour vous, c'est de la pollution. Si on ne filtre pas, le système risque d'analyser le bus au lieu de la voiture, ou de s'affoler à chaque battement d'aile d'un pigeon.
C'est là qu'intervient le Traitement Numérique du Signal (DSP). C'est l'art de mettre des œillères intelligentes à votre microcontrôleur.
Voyons comment on applique cela techniquement.
Sur notre photo, les pigeons sont gênants. Ils sont petits, rapides, imprévisibles. Ils créent des petits points de détail inutiles qui distraient l'œil. Ce sont des variations rapides et parasites : du bruit haute fréquence.
Pour s'en débarrasser, on ne va pas essayer de les effacer un par un. On va appliquer un léger flou.
La Technique : La Moyenne Glissante (Moving Average) Dans votre code, cela consiste à prendre les X derniers points de mesure et à en faire la moyenne.
Maintenant que l'image est plus nette (ou plutôt, intelligemment floue), un autre problème surgit. Il y a des immeubles en arrière-plan. Ils sont rouges aussi (brique). Mais ils sont gigantesques et immobiles. Ce n'est pas ce qu'on cherche.
De l'autre côté, il y a peut-être une canette de soda rouge par terre. Trop petite.
Votre algorithme doit appliquer une règle de taille stricte : "Si c'est plus gros qu'un camion ou plus petit qu'un chat, je ne regarde même pas."
La Technique : Le Seuillage (Thresholding) C'est une comparaison d'amplitude. On définit une "fenêtre" de validité. Toute valeur en dessous de X volts est considérée comme du bruit de fond (la canette). Toute valeur au-dessus de Y volts est une saturation ou une erreur (l'immeuble). C'est radical, mais cela permet d'éliminer instantanément 90% des fausses alertes.
Il nous reste quelques objets rouges de taille moyenne sur la photo. Est-ce notre voiture ? Ou est-ce une benne à ordures rouge ? Le filtre simple ne suffit plus. Il faut analyser la forme.
Votre système va superposer un calque transparent avec le dessin d'une voiture sur les objets restants.
La Technique : La Corrélation ou Reconnaissance de Forme C'est l'étape la plus coûteuse en calcul, mais la plus puissante. On compare la courbe du signal reçu à un modèle mathématique stocké en mémoire. Si les courbes se superposent bien, on valide : "C'est bien une voiture, pas une moto". C'est ce qui permet d'éviter les "faux positifs".
Le capteur capture des pixels, mais c'est le traitement numérique qui choisit de voir l'image.
Trop souvent, je vois des projets IoT qui échouent non pas à cause du matériel, mais parce que le firmware essaie de traiter "toute la photo" au lieu de chercher la voiture.
Résultat : le processeur surchauffe, la batterie se vide, et les données envoyées au cloud sont incohérentes.
Depuis mon bureau à Aix-en-Provence, je prône toujours la sobriété numérique : nettoyez le signal avant de l'interpréter.
Et vous ?
Dans vos firmwares, vous êtes plutôt du genre "filtre passe-bas rapide" (le flou artistique) ou grosse "reconnaissance de forme" (l'analyse complète) ?
Dites-le-moi en commentaire !
Besoin d'y voir plus clair ?
Si votre signal ressemble à une photo prise de nuit sous la pluie et que vous n'arrivez pas à en tirer des données fiables, contactez-moi.
Nous regarderons ensemble comment régler la "mise au point" de vos algorithmes.
16/11/2025
Bienvenue dans la quatrième étape de notre voyage au cœur de l'électronique.
Si vous suivez nos chroniques depuis Aix-en-Provence, vous savez que nous avons déjà parcouru du chemin. Le signal (notre foule de visiteurs) a été capté par un capteur, amplifié pour être visible, et nettoyé de ses impuretés par nos filtres.
Mais nous arrivons maintenant face à un mur linguistique infranchissable.
D'un côté, nous avons le monde réel (Analogique) : c'est une vague continue, fluide, faite de nuances infinies de tension. C'est l'enthousiasme de la foule qui monte et descend sans à-coups. De l'autre, nous avons le cerveau du système (le Processeur) : un bureaucrate rigide qui ne comprend que deux états, des 0 et des 1. Le "tout ou rien".
Comment faire dialoguer cette foule vivante avec ce comptable numérique ? Il nous faut un traducteur. Il nous faut un Convertisseur Analogique-Numérique (ADC).
Pour comprendre ce composant critique, nous allons pousser la porte de la grande galerie de notre musée imaginaire et observer un personnage très particulier : l'Artiste Mosaïste.
Imaginez que le Directeur du musée (votre microcontrôleur) soit enfermé dans un bureau sans fenêtre. Il veut savoir exactement ce qui se passe dans la galerie principale, mais il refuse de regarder la vidéo en direct. Il exige un rapport sous forme de grille chiffrée.
Il engage donc un Mosaïste et l'installe sur un balcon surplombant la foule.
La mission du Mosaïste est titanesque : il doit reproduire le mouvement fluide et continu de la foule (le signal analogique) en utilisant uniquement des petits carreaux de céramique (les bits numériques) posés sur une grille.
Ce Mosaïste est confronté à deux contraintes physiques absolues qui vont définir la qualité de votre système électronique : le Temps et l'Espace.
La première contrainte de notre artiste, c'est qu'il ne peut pas poser des carreaux en continu. Il doit lever la tête, observer la foule, baisser la tête, et poser un carreau. Il répète ce geste à un rythme régulier.
C'est ce qu'on appelle la Fréquence d'Échantillonnage (Fs).
Imaginez que notre Mosaïste soit un peu paresseux. Il décide de regarder la foule seulement une fois toutes les heures (fréquence faible).
En électronique, c'est le phénomène de repliement de spectre (Aliasing). Si vous n'échantillonnez pas assez vite (au moins deux fois plus vite que la variation la plus rapide du signal, selon le théorème de Nyquist-Shannon), vous créez une fausse réalité. Votre processeur va interpréter du bruit haute fréquence comme un signal basse fréquence.
Pour capturer chaque détail, notre Mosaïste doit être frénétique. S'il pose 1000 carreaux par seconde, il capturera le moindre mouvement de bras d'un visiteur.
La taille de la grille temporelle détermine la bande passante de votre système.
Une fréquence d'échantillonnage élevée demande un ADC rapide et génère beaucoup de données. C'est comme demander au Mosaïste de travailler à la vitesse de la lumière : ça coûte cher et ça fatigue (consommation d'énergie).
Maintenant que notre artiste a le bon rythme, il doit choisir la couleur de son carreau pour représenter le niveau d'excitation de la foule (la tension).
Dans la réalité, l'excitation est infiniment nuancée. Un visiteur peut être "un peu content", "moyennement ravi", ou "subtilement intrigué".
Mais notre Mosaïste a un budget limité pour ses carreaux.
C'est la Résolution (le nombre de bits).
L'artiste fauché (8-bit)
Imaginez que l'artiste n'ait le droit d'utiliser que quelques nuances de bleu basiques.
C'est l'erreur de quantification. Le signal est "haché", pixélisé. On perd les micro-variations.
L'artiste de luxe (24-bit)
Donnons maintenant à notre artiste une palette de millions de nuances (un ADC 24 bits).
Tableau Comparatif : Choisir sa palette
| Type d'ADC | Analogie Mosaïque | Application Réelle |
| 8-bit | Boîte de 8 crayons de couleur. Grossier mais rapide. | Microcontrôleurs basiques, surveillance batterie simple. |
| 12-bit | Boîte de 72 crayons. Bon compromis standard. | La majorité des capteurs industriels, IoT. |
| 24-bit | Nuancier Pantone complet. Précision extrême. | Audio haute fidélité, balances de précision, sismographes. |
En tant que concepteurs électroniques, nous cherchons toujours le "Saint Graal" :
une mosaïque ultra-fine (haute fréquence) avec des couleurs parfaites (haute résolution).
Mais dans la vraie vie, tout a un coût.
Le secret d'un bon système, c'est le pragmatisme. Il ne sert à rien d'utiliser une palette 24 bits si le signal d'entrée est bruité (si la foule est chaotique et poussiéreuse). Vous ne feriez que numériser du bruit avec une très grande précision !
L'ADC ne capture jamais la réalité parfaite. Comme notre Mosaïste, il en crée une approximation "pixélisée".
Votre rôle, c'est de choisir une grille assez fine (échantillonnage) et une palette assez riche (résolution) pour que le processeur — et l'utilisateur final — ne voient pas la différence avec le réel. C'est l'art de faire entrer le monde physique dans la logique numérique sans perdre l'âme du signal.
Le mot de la fin depuis Aix-en-Provence
Avez-vous déjà eu un projet où l'ADC était mal dimensionné ?
Peut-être avez-vous choisi une résolution trop faible qui a transformé un signal précis en une "bouillie de pixels" inutilisable ? Ou à l'inverse, un échantillonnage excessif qui a noyé votre processeur sous les données ?
Racontez-moi vos batailles de conversion en commentaire !
Ou si vous avez besoin d'aide pour calibrer le "Mosaïste" de votre prochain projet IoT, je suis toujours disponible autour d'un café (réel, pas numérique) à Aix.
08/11/2025
Vous avez passé des heures à choisir le capteur de température parfait. Vous le branchez, lancez l'acquisition, et là... c'est le drame. Votre microcontrôleur, qui attend sagement une valeur stable autour de 20°C, reçoit une avalanche de données : 20.1°C, 19.8°C, 20.3°C, 19.7°C. Votre mesure "vibre" comme un sismographe pendant un tremblement de terre.
C'est un classique. Votre circuit est victime du "bruit" : le 50Hz du secteur, les commutations de l'alimentation, le Wi-Fi, le Bluetooth... tout cet environnement électromagnétique parasite vient "crier" par-dessus le murmure de votre capteur.
Le risque ? Un système qui devient fou. Un thermostat qui déclenche le chauffage et la climatisation dix fois par seconde. Des données inutilisables.
Avant de jeter votre capteur par la fenêtre, si je vous disais que la solution est l'un des circuits les plus fondamentaux de l'électronique ? Et pour la comprendre, pas besoin d'aller plus loin que... votre cuisine.
Imaginez que vous vouliez faire un gâteau. La recette demande 200g de farine. Mais en ouvrant le sac, vous constatez un problème : votre farine (l'information utile, vos 20°C) est mélangée à des grumeaux durs, des mottes de terre séchée et même quelques petits cailloux (le bruit, les parasites haute fréquence).
Si vous versez ce mélange directement dans votre bol, votre gâteau sera immangeable. Vous n'obtiendrez jamais une mesure fiable.
Vous avez besoin d'un FILTRE. Et le filtre le plus simple et le plus palpable du monde, c'est un tamis.
La mission de votre tamis est simple :
C'est exactement ce que fait un filtre passe-bas. Il laisse passer les fréquences basses (la farine) et bloque les fréquences hautes (les grumeaux).
En électronique, ce tamis se fabrique avec un duo incroyablement simple : une Résistance (R) et un Condensateur (C).
Visualisons le processus de tamisage avec nos deux composants :
Le résultat ? Dans le bol de sortie, vous n'avez plus que la farine fine et lisse. Le duo RC a filtré votre signal. Il a laissé passer le flux lent et stable (le "passe-bas") et a bloqué l'agitation rapide et soudaine (le "haute-fréquence").
L'analogie est belle, mais comment cela se traduit-il sur votre carte électronique ?
Que font (vraiment) R et C ?
Le "filtrage" n'est pas binaire (tout ou rien). Il y a une zone de transition, définie par la fréquence de coupure (fc). C'est la fréquence à laquelle le filtre commence vraiment à atténuer le signal (à bloquer les grumeaux).
Elle se calcule très simplement :
R est la valeur de votre Résistance (en Ohms).
Le choix de R et C est donc crucial. Vous devez calculer votre fréquence de coupure pour qu'elle soit :
Cette valeur RC est aussi appelée la constante de temps (Tau, τ). Elle représente la "lenteur" de votre filtre. Plus τ est grand, plus votre filtre est lent et plus il lissera le signal (mais il sera aussi plus lent à réagir à un vrai changement).
La prochaine fois que vous verrez un signal "vibrer", ne le voyez plus comme un problème, mais comme un sac de farine plein de grumeaux. Le filtre RC passe-bas est votre tamis de confiance.
Filtrer, ce n'est pas perdre de l'information ; c'est simplement enlever les grumeaux pour révéler le signal qui compte vraiment.
En choisissant judicieusement votre entonnoir (R) et votre tamis-amortisseur (C), vous transformez une cacophonie en une donnée fiable, permettant à votre système de prendre enfin des décisions sereines.
La gestion du bruit est un art. Que vous soyez un passionné d'IoT sur le plateau de l'Arbois ou un industriel développant un produit critique près d'Aix-en-Provence, ce petit circuit RC est souvent la première ligne de défense.
D'ailleurs, dans vos propres conceptions, face à un signal bruité, êtes-vous plutôt :
Partagez votre approche et vos défis préférés dans les commentaires ! Et si vous avez un projet qui a besoin d'être "tamisé", contactez D4U blog pour en discuter.
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