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08/12/2025
Des cartes graphiques ultra-modernes qui fondent littéralement dans les PC des utilisateurs : l'affaire du connecteur 12VHPWR des RTX 4090 a fait couler beaucoup d'encre (et un peu de plastique). Mais au-delà du scandale, c'est une fascinante leçon de physique qui s'offre à nous.
Dans notre nouvel article, nous délaissons la polémique pour nous concentrer sur la conception.
Comment un si petit composant peut-il mettre à genoux un titan de la technologie ? Pour le comprendre, nous vous emmenons dans notre Musée de l'Électronique pour observer une situation de crise : "Le Pont de la Panique".
Découvrez pourquoi la miniaturisation à tout prix peut devenir dangereuse et comment la simple friction d'une foule pressée (vos électrons) peut transformer un connecteur en barbecue. Une analyse indispensable pour tout concepteur qui ne veut pas jouer avec le feu.
La polémique a fait le tour du web tech : des cartes graphiques à plus de 2000€, fleurons de la technologie (les fameuses RTX 4090), qui finissent avec un connecteur d'alimentation fondu, voire calciné. Au-delà du "bad buzz" pour le fabricant, c'est un cas d'école fascinant pour nous, concepteurs électroniques.
Cela nous rappelle une règle physique cruelle mais inévitable : la miniaturisation a ses limites face à la puissance brute.
Aujourd'hui, nous allons décortiquer ce phénomène. Pourquoi ce tout petit connecteur a-t-il échoué là où de plus gros tenaient le coup ? Pour le comprendre, quittons l'atelier et retournons dans notre Musée de l'Électronique.
Imaginez que votre carte graphique est une immense salle d'exposition très populaire. L'exposition touche à sa fin, c'est l'heure de la fermeture. La foule (le courant électrique) doit quitter les lieux pour retourner vers la centrale (l'alimentation).
Pour évacuer cette salle, nous avons une demande massive. Imaginez une foule de 600 Watt, soit des milliers de visiteurs qui courent, pressés et pleins d'énergie.
La foule arrive lancée à pleine vitesse sur dans le couloir. Soudain, tout ce monde doit s'engouffrer simultanément sur ce petit pont de bois.
C'est l'embouteillage immédiat. La densité de foule au mètre carré explose. Les visiteurs sont écrasés les uns contre les autres. Ça joue des coudes, ça frotte violemment contre les rambardes. Dans notre musée électronique, cette friction des corps génère de la chaleur. Beaucoup de chaleur.
Si le pont était large (comme les anciens connecteurs 8-pins multiples), la foule passerait de manière fluide. Mais ici, le pont est si étroit que la friction devient insupportable.
C'est exactement ce qui arrive à votre connecteur : le plastique (le pont) fond sous l'action des électrons (la foule) trop serrés.
Sortons du musée pour revenir sur notre banc de test à Aix-en-Provence. Ce "crash" du connecteur 12VHPWR est une illustration parfaite de deux concepts : la densité de courant et la résistance de contact.
Le connecteur 12VHPWR doit faire passer jusqu'à 600 Watts. Sous une tension de 12 Volts, cela représente un courant massif :

Faire passer 50 Ampères (même divisés sur plusieurs broches) dans un connecteur dont le pas (l'espace entre les broches) est minuscule, c'est demander à une paille de faire office de lance à incendie.
C'est ici que la physique devient impitoyable. La chaleur générée par le passage du courant est dictée par la Loi de Joule :

Notez bien le carré sur le courant. Cela signifie que si vous doublez le courant, vous ne doublez pas la chaleur, vous la quadruplez. Avec 50A qui circulent, la moindre petite Résistance (R) dans le circuit va générer une puissance thermique énorme.
Dans un monde parfait, la résistance du connecteur est quasi nulle. Mais dans la réalité, si le connecteur est :
... la surface de contact entre la broche mâle et la broche femelle diminue. Qui dit surface réduite, dit augmentation de la Résistance (R).
Reprenons notre formule. Avec un courant I énorme et une résistance R qui augmente soudainement à cause d'un mauvais contact, la chaleur (P) monte en flèche localement. Le plastique (souvent du Nylon 66) atteint son point de fusion autour de 260°C. Si la dissipation thermique n'est pas suffisante (et elle ne peut pas l'être sur un si petit volume), le connecteur fond.
En tant que concepteurs de produits électroniques, nous sommes constamment tiraillés entre deux mondes :
L'affaire du 12VHPWR nous rappelle qu'il ne faut jamais négliger le Derating (la marge de sécurité). Si un connecteur est théoriquement capable de passer 50A, l'utiliser à 50A en permanence dans un environnement chaud (l'intérieur d'un PC) est risqué.
Les bonnes pratiques pour vos prochains designs IoT ou Power :
Pour revenir à notre musée, si vous attendez une foule immense, ne construisez pas une passerelle de fortune. Construisez un viaduc.
En électronique, c'est pareil. Le connecteur est souvent la pièce la moins chère de la nomenclature (BOM), mais c'est le point de défaillance critique. Mieux vaut un connecteur un peu plus gros et "moche" qui reste froid, qu'un connecteur minuscule et élégant qui transforme votre PCB en barbecue.
C'est avec cette philosophie de robustesse que nous concevons vos cartes électroniques ici, chez D4U blog à Aix-en-Provence. Nous aimons la chaleur du sud, mais seulement celle du soleil, pas celle de vos composants !
Et vous, dans vos conceptions, vous êtes plutôt "Team Miniaturisation à tout prix" ou "Team Gros Connecteurs Robustes" ? Racontez-moi vos pires cauchemars de connectique en commentaire !
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