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Votre signal ressemble à un sismographe ? Domptez le bruit avec le filtre RC passe-bas

09/11/2025

Votre signal ressemble à un sismographe ? Domptez le bruit avec le filtre RC passe-bas

Vous aussi, votre dernier projet IoT vous donne des sueurs froides ? Vous essayez de lire une simple température, et votre signal ressemble à un sismographe pendant un tremblement de terre. 20.1°C, 19.8°C, 20.3°C... impossible de prendre une décision fiable avec un tel "bruit" parasite.

C'est le cauchemar classique du concepteur. Avant de jeter votre capteur par la fenêtre, plongez avec nous. Dans cet article, nous allons décortiquer ce problème fondamental et voir comment, avec une astuce électronique essentielle, on peut forcer ce signal à se calmer pour enfin révéler la donnée qui compte vraiment.

Vous avez passé des heures à choisir le capteur de température parfait. Vous le branchez, lancez l'acquisition, et là... c'est le drame. Votre microcontrôleur, qui attend sagement une valeur stable autour de 20°C, reçoit une avalanche de données : 20.1°C, 19.8°C, 20.3°C, 19.7°C. Votre mesure "vibre" comme un sismographe pendant un tremblement de terre.

C'est un classique. Votre circuit est victime du "bruit" : le 50Hz du secteur, les commutations de l'alimentation, le Wi-Fi, le Bluetooth... tout cet environnement électromagnétique parasite vient "crier" par-dessus le murmure de votre capteur.

Le risque ? Un système qui devient fou. Un thermostat qui déclenche le chauffage et la climatisation dix fois par seconde. Des données inutilisables.

Avant de jeter votre capteur par la fenêtre, si je vous disais que la solution est l'un des circuits les plus fondamentaux de l'électronique ? Et pour la comprendre, pas besoin d'aller plus loin que... votre cuisine.

 

L'analogie : Pourquoi votre circuit a besoin d'un tamis

 

Imaginez que vous vouliez faire un gâteau. La recette demande 200g de farine. Mais en ouvrant le sac, vous constatez un problème : votre farine (l'information utile, vos 20°C) est mélangée à des grumeaux durs, des mottes de terre séchée et même quelques petits cailloux (le bruit, les parasites haute fréquence).

Si vous versez ce mélange directement dans votre bol, votre gâteau sera immangeable. Vous n'obtiendrez jamais une mesure fiable.

Vous avez besoin d'un FILTRE. Et le filtre le plus simple et le plus palpable du monde, c'est un tamis.

 

La mission du tamis RC

 

La mission de votre tamis est simple :

  • Laisser passer la farine fine (l'information utile, les changements lents et stables).
  • Bloquer les grumeaux et les cailloux (le bruit, les agitations rapides et soudaines).

 

C'est exactement ce que fait un filtre passe-bas. Il laisse passer les fréquences basses (la farine) et bloque les fréquences hautes (les grumeaux).

En électronique, ce tamis se fabrique avec un duo incroyablement simple : une Résistance (R) et un Condensateur (C).

 

Comment R et C "tamisent" votre signal ?

 

Visualisons le processus de tamisage avec nos deux composants :

  1. La Résistance (R) : L'entonnoir étroit Imaginez que vous versez votre mélange (signal + bruit) à travers un entonnoir étroit avant qu'il n'atteigne le tamis. C'est votre Résistance. Elle force l'intégralité du flux (le courant) à ralentir. Tout est obligé de se présenter au compte-gouttes.
  2. Le Condensateur (C) : Le tamis "intelligent" Maintenant, le flux ralenti tombe sur le Condensateur. Ce n'est pas un tamis ordinaire, c'est un tamis "flexible" ou un "amortisseur".
    • La farine (signal lent) : La farine, qui arrive lentement grâce à la Résistance, s'accumule doucement sur le tamis. Le condensateur a largement le temps de "se charger" de cette farine et de la laisser passer tranquillement dans le bol en dessous. Le résultat est une belle farine lisse.
    • Les grumeaux (bruit rapide) : Quand un "grumeau" (un pic de bruit soudain, comme le 50Hz) arrive, il tape violemment et rapidement sur le tamis. Le Condensateur, qui déteste les changements brusques, absorbe ce choc. Il agit comme un amortisseur. Le grumeau est si rapide qu'il est "dévié" sur le côté (techniquement, il est évacué vers la masse) avant d'avoir eu le temps de passer.

 

Le résultat ? Dans le bol de sortie, vous n'avez plus que la farine fine et lisse. Le duo RC a filtré votre signal. Il a laissé passer le flux lent et stable (le "passe-bas") et a bloqué l'agitation rapide et soudaine (le "haute-fréquence").

 

L'explication technique : Du gâteau à votre PCB

 

L'analogie est belle, mais comment cela se traduit-il sur votre carte électronique ?

 

Que font (vraiment) R et C ?

  • La Résistance (R) limite le courant qui peut circuler vers le condensateur.
  • Le Condensateur (C) agit comme un petit réservoir d'énergie qui s'oppose aux variations rapides de tension.
    • Pour le signal utile (basse fréquence) : Votre température change lentement (de 20°C à 21°C en 1 minute). C'est une variation si lente que le condensateur a tout le temps de se charger ou se décharger pour suivre cette tension. Le signal passe.
    • Pour le bruit (haute fréquence) : Un parasite à 50Hz (ou 1MHz) essaie de faire varier la tension 50 fois (ou 1 million de fois) par seconde. Le condensateur n'a absolument pas le temps de suivre. Pour lui, ces variations sont si rapides qu'il se comporte comme un "mur" qui les absorbe, ou plus techniquement, comme un court-circuit vers la masse. Il les "court-circuite" avant qu'ils n'atteignent la sortie.

 

La notion clé : La Fréquence de Coupure

 

Le "filtrage" n'est pas binaire (tout ou rien). Il y a une zone de transition, définie par la fréquence de coupure (fc​). C'est la fréquence à laquelle le filtre commence vraiment à atténuer le signal (à bloquer les grumeaux).

Elle se calcule très simplement :

 

  • R est la valeur de votre Résistance (en Ohms).
  • C est la valeur de votre Condensateur (en Farads).

 

Le choix de R et C est donc crucial. Vous devez calculer votre fréquence de coupure pour qu'elle soit :

  1. Suffisamment haute pour laisser passer votre signal utile (ex: si votre température change vraiment en l'espace d'une seconde, votre fc​ doit être au-dessus de 1 Hz).
  2. Suffisamment basse pour bloquer les bruits parasites (ex: pour bloquer le 50Hz, votre fc​ doit être bien en dessous, disons 10 Hz).

 

Cette valeur RC est aussi appelée la constante de temps (Tau, τ). Elle représente la "lenteur" de votre filtre. Plus τ est grand, plus votre filtre est lent et plus il lissera le signal (mais il sera aussi plus lent à réagir à un vrai changement).

 

Ce qu'il faut retenir

 

La prochaine fois que vous verrez un signal "vibrer", ne le voyez plus comme un problème, mais comme un sac de farine plein de grumeaux. Le filtre RC passe-bas est votre tamis de confiance.

Filtrer, ce n'est pas perdre de l'information ; c'est simplement enlever les grumeaux pour révéler le signal qui compte vraiment.

En choisissant judicieusement votre entonnoir (R) et votre tamis-amortisseur (C), vous transformez une cacophonie en une donnée fiable, permettant à votre système de prendre enfin des décisions sereines.

 

De la théorie à votre projet à Aix-en-Provence

 

La gestion du bruit est un art. Que vous soyez un passionné d'IoT sur le plateau de l'Arbois ou un industriel développant un produit critique près d'Aix-en-Provence, ce petit circuit RC est souvent la première ligne de défense.

D'ailleurs, dans vos propres conceptions, face à un signal bruité, êtes-vous plutôt :

  • Team filtre matériel : "Je règle le problème à la source avec un bon vieux RC, le tamis physique."
  • Team filtre logiciel : "J'envoie tout au microcontrôleur et je fais une moyenne glissante logicielle (la recette qui corrige à la fin)."

 

Partagez votre approche et vos défis préférés dans les commentaires ! Et si vous avez un projet qui a besoin d'être "tamisé", contactez D4U blog pour en discuter.

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