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Hardware : ce que votre budget ne vous dit pas (mais qui peut tout faire dérailler)

09/04/2025

Hardware : ce que votre budget ne vous dit pas (mais qui peut tout faire dérailler)

Le développement d’un produit électronique est un véritable parcours du combattant… et chaque étape a un coût. Quand on pense "budget hardware", on pense souvent composants ou PCB, mais la réalité est bien plus vaste. Et si vous n’avez pas une vision complète, les mauvaises surprises ne tarderont pas à arriver.

Dans cet article, on fait la lumière sur tous les coûts – visibles et cachés – du développement hardware, pour vous aider à mieux anticiper… et à éviter les pièges les plus courants.

1. Le coût du prototypage (et des itérations)

 

Le prototype est la première version physique de votre idée. Et il est rare que ce soit la bonne du premier coup.

 

Ce qu’il faut prévoir :

  • Fabrication de PCB (souvent en express, donc plus cher)
  • Assemblage manuel ou semi-auto (coûts de main-d'œuvre élevés)
  • Commande de composants en petite quantité (prix unitaire élevé)
  • Itérations nécessaires (rarement moins de 2 ou 3 versions)

 

Estimation : quelques centaines à plusieurs milliers d’euros par itération selon la complexité.

 

2. Le design for manufacturing (DFM)

 

Un produit conçu sans penser à sa fabrication, c’est un aller simple vers les surcoûts.

 

À prendre en compte :

  • Choix des technologies d’assemblage (SMT, THT, hybride ?)
  • Accessibilité pour le test ou la maintenance
  • Standardisation pour réduire les coûts (formats de boîtier, connecteurs, etc.)
  • Limites des machines de production (espacement, taille, forme du PCB)

 

Ne pas penser au DFM dès le départ, c’est souvent devoir tout revoir… à vos frais.

 

3. Les certifications (et leur coût caché)

 

Avant de vendre un produit électronique, il doit souvent être certifié (CE, FCC, UL…).

 

Coûts directs :

 

  • Tests en laboratoire : jusqu’à 10 000 € selon les normes
  • Accompagnement par des experts

 

Coûts indirects :

 

  • Délai (plusieurs semaines de test)
  • Retouches du design si échec
  • Nouvelle série de prototypes

 

Beaucoup de produits échouent à cette étape faute d’anticipation…

 

4. Le tooling et l’industrialisation

 

Le passage du prototype à la production série implique souvent la création d’outillages spécifiques :

  • Moules d’injection plastique (5k à 50k € selon la complexité)
  • Outillages de test
  • Outillages de pick & place si besoin de gabarits spéciaux

 

Ces coûts sont souvent amortis à long terme… mais ils peuvent plomber un projet si le volume est faible.

 

5. Le coût du temps (et du délai)

 

Chaque itération, chaque ajustement, chaque certification ajoute du délai.


Et dans le monde réel, le délai est un coût :

  • Perte d’opportunité marché
  • Mobilisation des équipes
  • Communication à reprogrammer
  • Actionnaires et partenaires à tenir informés

 

Ne pas prévoir suffisamment de marge dans le planning, c’est s’exposer à des compromis de dernière minute… rarement optimaux.

 

Exemple marquant : le cas SpaceX — un échec aux multiples leçons

 

Le premier échec de lancement de la fusée Falcon 1 de SpaceX, le 24 mars 2006, est bien plus qu’un simple raté technique. C’est un cas d’école qui illustre la complexité d’un développement hardware, les coûts cachés, et l’importance d’une vision systémique.

 

L’origine du problème : un simple écrou… corrodé

 

L’échec a été causé par une fuite de carburant, elle-même due à la défaillance d’un écrou en aluminium corrodé. Cette pièce, peu coûteuse à l’unité, a conduit à un incendie du moteur principal juste après le décollage. Résultat : perte du lanceur et de la mission.

Une enquête approfondie menée par la DARPA a révélé que la corrosion intergranulaire de l’écrou avait été exacerbée par les conditions environnementales : chaleur extrême, humidité élevée, stockage prolongé dans un hangar non climatisé sur l'île d’Omelek, dans le Pacifique.

 

Ce que révèle ce cas (et ce qu’il faut en retenir)

 

1. Choix des matériaux : une décision stratégique

 

L’aluminium est léger, économique, facile à usiner, mais vulnérable à certains environnements. Utilisé sans traitement adéquat ou sans prendre en compte le contexte, il peut devenir un maillon faible. Ici, le manque de traitement anticorrosion ou le mauvais alliage a été fatal.

 

Solution : intégrer une revue matériaux au début du projet avec des experts, en croisant les contraintes mécaniques, thermiques… et environnementales.

 

2. Environnement de stockage : un facteur souvent négligé

 

Entre la fabrication et le lancement, la fusée a été stockée pendant des mois dans un hangar sans contrôle de température ni d’humidité. Or, l’environnement tropical d’Omelek est particulièrement agressif pour les métaux.

 

Conséquences :

dégradation silencieuse des composants. La corrosion a progressé sans être détectée.

 

Solution :

anticiper les conditions logistiques (transport, stockage, humidité) dès la conception, et inclure des tests accélérés (climatiques, salins) pour valider les choix matériaux dans ces contextes.

 

3. Mauvaise analyse initiale : biais humain

 

Elon Musk a d’abord mis en cause une erreur humaine. Ce type de biais cognitif, courant en gestion de crise, oriente l’analyse vers l’opérateur et retarde l’identification de causes systémiques ou techniques.

 

Conséquences :

répétition des erreurs, perte de temps, perte de confiance en interne.

Solution :

établir une méthodologie d’analyse de défaillance (type AMDEC, 5 pourquoi, Ishikawa) rigoureuse, indépendante des intuitions ou opinions individuelles.

 

4. Effet domino : quand une petite erreur coûte des millions

 

Ce simple écrou a entraîné :

  • La perte d’un lanceur entier
  • Des mois de retard
  • Des surcoûts logistiques et industriels
  • Une baisse de confiance des partenaires (à l’époque, SpaceX était encore fragile)

 

Enseignement : ce qui semble “détail” dans un projet hardware peut faire tomber tout le système. Il faut adopter une approche systémique et multi-échelle.

 

Conclusion : penser global et anticiper

 

Développer un produit hardware, c’est bien plus que dessiner un schéma et lancer un PCB. C’est une orchestration complexe de métiers, d'étapes et de contraintes.

 

Pour éviter les surprises :

  • Listez dès le départ toutes les étapes du cycle de vie produit
  • Ne négligez aucun coût caché
  • Travaillez avec des partenaires qui connaissent ces enjeux
  • Challengez les choix matières, design, environnementaux dès les premières phases

 

Évitez l’économie de court terme : ce que vous économisez en apparence peut vous coûter bien plus cher plus tard.

Un bon budget hardware, c’est un budget réaliste et systémique… pas un vœu pieux.

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